Pour démarrer, il suffit de se pencher contre le volant et de tirer simultanément les tirettes de démarreur et de starter situées sous la tablette vide poche. Le moteur de 425 cm3 s’ébroue instantanément, et l’on repousse progressivement le starter. Puis l’on passe la première et « en route mauvaise troupe !!! » La première est extrêmement courte puisqu’elle sert à faire « décoller » la voiture (17 km/h max d’après le repère rouge du compteur). La deuxième permet d’’élancer la voiture jusqu’à environ 40 km/h, voire un peu plus si ça monte, pour éviter que la troisième ne s’écroule immédiatement. Celle-ci nous emmène vaillamment jusqu’à un peu plus de 60 km/h, pour laisser place à la quatrième jusqu’à 95 km/h si le relief le permet…. Car la puissance de la cavalerie est somme toute très modeste. 18 cv SAE, soit une puissance phénoménale de 16.4 cv DIN.. Alors évidemment la plus modeste citadine d’aujourd’hui passerait à côté pour une voiture de course… Mais pourtant, en prenant le recul suffisant, il faut bien reconnaître que le petit bicylindre est étonnamment plutôt vaillant, du moins tant que la route est plate… Et quand Citroën disait à l’époque que la 2CV faisait des « moyennes de pointe », il n’avait pas tout à fait tort.. Je m’explique . Le moteur est conçu de telle façon à pouvoir rouler indéfiniment ou presque au régime maximum (grâce au radiateur d’huile). La faible puissance est donc utilisée au maximum. Et c’est assez étonnant de constater que sur route dégagée, l’on peut croiser indéfiniment à 90 km/h, accélérateur à mi-course, sans avoir l’impression que le moteur force. Dans la pratique, pour préserver mon moteur vieux de presque 47 ans, je m’efforce sur long parcours de rester autour de 85 km/h, mais c’est sans doute plus un réflex parano-maniaco-précautionneux qu’un réel impératif. Car ces petites mécaniques sont assez increvables dans la mesure où le niveau d’huile est suffisant et l’entretien correctement effectué.
Photo Etienne Musslin
Quand une côte se profile, la réalité nous rappelle forcément que la faible puissance, alliée au couple rachitique de 2.85 mkg ne permet pas de maintenir la vitesse. La première fois, ça fait un choc , surtout si ça grimpe vraiment!!! L’aiguille du compteur passe alors rapidement de 90 à 60 km/h, il est alors temps de repasser la troisième qui fait ce qu’elle peut, mais finit par abdiquer à son tour, pour finir à 40 km/h en deuxième, s’attirant les foudres des nombreux conducteurs coincés derrière. Mais je vous rassure, globalement, il est très envisageable de faire des longs parcours avec une 2CV AZAM, il faut juste connaître les possibilités de son auto et ne pas lui demander plus que ce qu’elle peut vous donner.Entre les 9cv SAE de la première 2CV A et les 29 cv DIN de la 2CV6, les 18 cv SAE de l’AZAM sont un bon compromis pour celui qui veut rouler en 2CV « ancienne », sans que cela ne devienne un calvaire sur la route. Reste que le niveau sonore est du genre envahissant… Mais le doux ronron du flat-tween n’est-il pas indissociable du mythe qu’est la 2CV ? Bien évidemment, ce doux vacarme ambiant participe à rendre les longs parcours fatigants. D’autant que la conduite mérite anticipation et attention constantes !!! Mais à la base, rappelons que la 2cv n’était pas faite pour faire Paris-Marseille et arriver frais comme un gardon…
Question confort de suspension, c’est à mon avis entre 1966 et 1975 que les 2cv donnent le meilleur d’elles-mêmes sur ce point. En effet, la suspension à frotteur à l’avant, amortisseurs à l’arrière, et batteurs à inertie aux 4 roues forment un mix idéal. Les amortisseurs arrière permettent de moins « onduler » et limitent le roulis, ce qui est finalement plus agréable au quotidien. A partir de 1975, les batteurs disparaissent et les amortisseurs sont généralisés au train avant, ce qui finalement n’offre pas le même agrément. Dans l’habitacle, la banquette de type Ami 6 est plus confortable que la banquette qui équipe la 2cv de base. La position de conduite est spéciale, mais l’on s’y habitue assez vite. Toutes les petites attentions de la 2CV AZAM améliorent grandement le quotidien. Volant Quillery en matière plastique, commande de clignotant sous le volant, plafonnier à interrupteur intégré, pare-soleil côté passager, c’est presque Byzance !!! Le kit ENAC disponible en option permet d’accroître la polyvalence de l’auto avec un pancher de coffre plat et nervuré, une banquette rabattable et surtout une grande ouverture de malle…
2CV Azam Enac 1966: Carnet de bord 